Je vous présente mon opuscule, qui je l’espère, ne sera pas comblé par une bande de commentaires rigides.
Titre : L’envolée des planeurs
La pilote novice sentit un frisson. Elle avait monté assez haut. Bien calée sur le siège, avec son partenaire instructeur en position, elle sentit le mouvement du manche et le serra pour profiter d’une montée d’air chaud. Ce fut jouissif. Elle planait. Dans cette aspiration, elle se sentait monter et descendre. Une ascension, un frisson, c’en était à perdre le souffle et puis il y avait ces descentes écrasantes qui compressaient la poitrine à cause du poids de la force de remontée. À chaque écarts, son partenaire, un pilote aguerri, assurait le contrôle de la portance qui, on le sait, est la clé dans ce mouvement répétitif destiné à chercher et à trouver l’air, seule condition pour bien continuer de planer les ailes déployées.
La novice se sentit comblée, le plaisir ne tarissait pas. Sous un ciel couvert, il fallait chercher l’élan ascensionnel qui vous emmène dans l’humidité de la haute altitude, s’ouvrir confiante, réussir une percée dans son apprentissage, puis une autre jusqu’à se sentir pénétrée par l’expérience.
Ayant gagné sa première étoile dans un cri de joie, la tour de contrôle lui lança un appel. On lui demandait d’aborder le problème à l’envers. Elle répondit par l’affirmative avec la bonne langue. Alors elle s’essaya cette fois à la dure et persévéra encore et encore, jusqu’à ressentir le plaisir de goûter aux fluides circulant en turbulences si drues qu’elle en resta bouche-bée. Malgré que cette dernière leçon ait été dure à avaler, la novice n’était pas repue.
Au moment de l’approche finale, elle s’était encore frottée aux éléments et alors son corps s’était couvert de sueur à cause d’une montée où elle avait perdu le contrôle. Heureusement son instructeur était rigide, sur le protocole. Il avait assuré, il s’était saisit de l’appareil, avait redressé l’angle et comblé la lacune. Tout s’était terminé sur une piste ondoyante, heureusement à l’horizontale, dans un soupir de contentement.